"Les petits chemins de campagne, ça me connait!"
Voilà quelques heures que Tokio Hotel était passé à Bobital, ils étaient aussitôt repartir. Ils allaient utilisés leur luxueux bus pour traverser la Manche.
Le chauffeur du bus, ravi de montrer ses talents de navigation, utilisait tous les petits chemins de campagne qui selon lui, permettrait de racourcir le
chemin jusqu'au bateau. Pendant ce temps, Le groupe profitait de ce temps pour vaquer à leurs occupations. Tom mangeait des céréales en discutant avec
son frère, Gustav envoyait des mails à sa famille et Georg lisait.
_C'était super petit et mal fait leur truc!
_Ouai, ba l'année prochaine, on y retourne pas à Bobital!
_Qu'est-ce que t'en pense Georg?
_Moi? Euh, ouai c'était pas mal!
_Mort de rire! Il est à l'ouest! Il arrive pas à lire et à vous suivre en même temps!
_Bon ça va! Vous me saoulez parfois!
_Ba c'est pas parce que t'es creuvé que t'es obligé de faire chier!
_Tais-toi toi et bois ta vervène de merde là!
_Bon les mecs, on se calme! Moi je dis!
_Attention les mecs, tit chef Tom se ramène!
Ils explosèrent de rire.
Quand, tout le monde sursauta au grand bruit. Le bus commença à faire des zigs zags sur la route, chacun se tenait à ce qu'il pouvait. Tout tombait, puis plus rien.
_Qu'est-ce qui s'est passé?
_j'en sais rien, moi!
_Moi, je vais voir!
_OUai, jte suis!
_Fais chier Tom, tu m'as renversé ton bol sur ma veste!
_Oh ça va fais pas ta chochotte non plus!
"Ba c'est un pneu qui a creuvé!"
_Est-ce que ça va vous?
_OUi enfin... aïe! Je crois que je me suis cassé le bras!
_Bill! Appelle les urgences! Le chauffeur s'est pété le bras!
_Je veux bien mais c'est quoi le numéro des urgences en France?
_Laisse tomber! Passe moi le téléphone!
_Alors?
_C'est incroyable aucun portable ne capte ici!
_Comment on fait David?
_Je vais marcher jusqu'à ce que je trouve une voiture, une maison parce qu'ici, on est en pleine cambrousse!
_C'est ça prendre les petits chemins, c'est malin, tiens!
_je suis désolé.Aïe!
Léna... à quoi pensais-tu à ce moment-là?
Je suis seule dans cette crique, maman... pourquoi es-tu partie? Je regarde vers la mer, les vagues, les mouettes... Le sable entre mes doigts de pieds... Il y a un an exactement, je n'étais pas la même fille qu'aujourd'hui. Je me revois encore, courir sur la plage criant " Maman!" Elle ne m'entendait pas. Tu étais dans l'eau et le soleil venait à peine de se lever, j'ai enlevé mes vêtements et je t'ai rejoinds. L'eau glacé rentrait dans mon maillot deux pièces, toi tu souriais. Tes lèvres étaient mauves, mauves de froid mais toi tu restait là. Depuis combien de temps tu étais sur cette plage? Je m'étais levée et personne dans la maison. Papa au travail, toi ailleurs! Il ne m'avait pas fallut plus de cinq minutes de la maison pour y arriver. Je savais que tu viendrais ici. C'était le début de l'été et comme chaque été, tu venais faire ton rituel. A chaque premier jour d'été, maman se levait à l'aube et courrait jusqu'à cette crique où elle se baignait. Avant, elle déposait une offrande sur l'eau. Je me demande encore pourquoi elle continuait ce rituel après être arrivée en bretagne. Voilà qu'aujourd'hui, je répète les moindres gestes que je t'ai vu faire et que cette année tu ne referas pas. Cela fait plusieurs mois que tu n'es plus là, maman et je sens encore ce parfum de violette qu'avait ta peau. J'aie eu beau cherché dans toutes les parfumeries, dans les parfums, shampoings, gels douche et je n'ai pas réussie à retrouver ton odeur.
Je me lève parce que l'eau a atteint mes pieds. J'enlève mes vêtements et je me jette à l'eau. Ce matin, j'ai oublié de prendre un maillot mais personne ne vient ici. Je nage, je nage et je me laisse flotter. Cela fait bien une heure que je reste comme ça, je ne ressens plus rien à cause du froid. Je rejoinds mes vêtements sur le sable. J'enfile ma robe et essors mes cheveux bouclés. Je sors de la crique et reprends mon vélo. Je l'adore, c'était celui de maman. Je monte dessus et traverse les chemins de campagne. J'ai des courses à faire. Je regarde ma montre, j'ai le temps de flâner. C'est les vacances, et cet été, je ne me sens pas le coeur à la fête pour autant. Autrefois, dès septembre, j'attendais avec impatience le prochain été! Aujourd'hui, tout est différent... Le vent s'engouffre dans mes cheveux, le soleil brille, je ferme les yeux. Je me dis soudain, que si je ne les rouvrait pas, je pourrais mourir ainsi faucher par une voiture et la situation est tentante! Je rouvre les yeux après quelques secondes, non pas de voitures. Au loin, je distingue quelqu'un marchant. Il me fait de grands signes.